Fjolla Bardhi — Quand le cœur est chaud, on a pas froid au corps.

La plupart des gens, lorsqu'ils rencontrent Fjolla, se sentent étrangement intimidés.

Du haut de ses un mètre soixante-dix, on ne peut pourtant pas dire qu'elle soit particulièrement impressionnante ; sa carrure semble tellement fine et frêle, on pourrait croire qu'une simple bourrasque suffirait à la briser en deux...

Tel est loin d'être le cas, et l'apparente fragilité de Fjolla est plus due à sa peau pâle et son faciès aux traits délicats, qu'à son corps, légèrement musclé par des années de patinage et de ballet. En fait, elle pourrait sûrement sans aucune difficulté vous envoyer balader d'un puissant coup de pied au visage, avec toute la force et la souplesse que peut posséder une danseuse professionnelle.

Non, ce qui dérange les gens, c'est son visage, si frigide et si inexpressif, encadré par ses longs cheveux noirs et sa frange, garnie d'une unique mèche blanche (et ne vous avisez surtout pas de lui dire que ce sont des cheveux blancs, elle insistera que c'est de naissance). Même ses sourires sont de glace.

Et puis par-dessus tout, il y a ses yeux, d'un bleu foncé si prononcé qu'on pourrait les croire, sous un certain angle, sitôt noirs, sitôt pourpres. Ce regard tellement froid, qui paradoxalement semble brûler d'une haine à peine contenue.

Un dernier détail : si vous la croisez, vous la trouverez toujours vêtue de manches courtes, peu importe la météo et la température. Autour de son cou trône fièrement un collier orné d'un saphir, porte-bonheur inestimable à ses yeux.

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